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Libération
Reportage

«La violence, ce sont eux qui l’amènent» : à Los Angeles, au cœur des manifestations pacifistes contre les rafles arbitraires de Trump

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Des marches non violentes se tiennent tous les jours dans la deuxième ville du pays depuis que le président américain y a déployé la garde nationale et l’armée face à une insurrection fantasmée. Une décision finalement bloquée par un juge fédéral ce jeudi 12 juin.
L'équipe d'intervention du shérif tente de contrôler les manifestants dans le centre-ville de Los Angeles, le 12 juin 2025. (Spencer Platt/Getty Images. AFP)
par Benjamin Delille, envoyé spécial à Los Angeles
publié le 13 juin 2025 à 12h08

La rue leur appartient. Elle est calme le matin, puis elle s’éveille lorsqu’ils commencent à déambuler. Quand le soleil décline légèrement, les manifestants anti-Trump égayent le centre-ville de Los Angeles de drapeaux en tout genre. Des drapeaux mexicains surtout. Parfois mélangées à la bannière étoilée des Etats-Unis. Des drapeaux du Salvador et du Guatemala aussi. Quelques drapeaux péruviens. Un grand drapeau palestinien. Et des étendards inconnus. Des dizaines et des dizaines de drapeaux qui flottent dans le vent indolent de la plus grande ville de Californie.

Lorsqu’ils se lancent, ils ne sont pas nombreux, des jeunes surtout, le plus souvent d’origine immigrée. Ils gueulent un slogan qu’ils ont tapissé à la bombe sur tous les murs et vitrines alentour, en lettres capitales : «FUCK ICE». La fameuse «Immigration and Customs Enforcement», la police migratoire en français. «Chinga la migra», disent les Mexicains. Tous en veulent à mort à cet outil que Trump utilise