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Analyse

L’administration Biden tance mais absout la stratégie d’Israël à Gaza

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En quête d’un intenable rééquilibrage de ses positions sur le Proche-Orient, Washington livre son évaluation la plus critique à ce jour des agissements de son allié à Gaza, sans formellement dénoncer de violations du droit international.
Un soldat israélien dans l'est de Rafah, à Gaza, vendredi 10 mai 2024. (-/AFP)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 10 mai 2024 à 23h50

Bien que le flot d’armes livrées par les Etats-Unis à Israël ait directement causé la mort de civils à Gaza, comme l’a reconnu cette semaine Joe Biden, dans le sillage d’un rapport d’Amnesty International en avril, les opérations de l’Etat hébreu dans sa guerre déclarée au Hamas n’ont pas enfreint les conditions d’utilisation de ces armements, si l’on en croit Washington.

Dans son analyse écrite la plus exhaustive à ce jour des actions de Tsahal depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, le département d’État a communiqué dans la soirée du vendredi 10 mai que les forces israéliennes «possèdent les connaissances, l’expérience et les outils nécessaires pour mettre en œuvre les meilleures pratiques visant à atténuer les dommages causés aux civils [leurs] opérations militaires». Mais il relève que «les résultats sur le terrain, notamment les niveaux élevés de pertes civiles, soulèvent des questions importantes quant à savoir si les [Forces de défense israéliennes] les utilisent efficacement dans tous les cas». Il note en outre qu’Israël n’a pas fait remonter d’informations suffisantes pour permettre de pleinement statuer sur l’implication d’armements américains dans des violations des droits humains et des règles de la guerre.

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