Pour dépeindre la complicité ancienne qui le lie à Benyamin «Bibi» Nétanyahou, Joe Biden aime relater le plus souvent possible cette anecdote de la photo offerte au début des années 80, du temps où il n’était encore que sénateur, à ce jeune cadre de l’ambassade israélienne à Washington, avec ces mots inscrits au dos : «Bibi, je t’aime, mais je ne suis pas d’accord avec le moindre foutu truc que tu trouves à dire.» «Et ça n’a pas changé !», concluait le président américain la dernière fois qu’il s’est référé en public à cette histoire, le 12 décembre, devant une assistance hilare, et avant de fustiger l’actuelle coalition gouvernementale de Nétanyahou, dans les termes sans doute les plus sévères de son demi-siècle d’amitié avec l’Etat hébreu et ses dirigeants.
Si l’Etat américain, comme la majorité de sa population, demeure à ce jour un soutien résolu, bien que de plus en plus esseulé à l’international, de la campagne conduite par Tsahal contre le Hamas à Gaza, l’exaspération d’avoir pareils interlocuteurs pour alliés se fait de jour en jour plus audible à Washington. Une semaine