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Le Libé des écrivains

Langue, climat, ambiance... Les transformations de Paris vues par l’auteur québécois Larry Tremblay

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Le Libé des écrivain·esdossier
Les différences entre la France et le Québec, autrefois très perceptibles, s’effacent progressivement, pour le pire et pour le meilleur.
A Paris en juin 1984. (Michel BARET/GAMMA RAPHO)
par Larry Tremblay
publié le 12 avril 2024 à 0h24

A l’occasion du Festival du livre de Paris les 12, 13 et 14 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour un numéro exceptionnel et un supplément de 8 pages spécial Québec. Hervé Le Tellier et Dany Laferrière sont les rédacteurs en chef de cette 17e édition du Libé des écrivains. Retrouvez tous les articles ici.

Longtemps je me suis senti étranger quand je mettais les pieds en France, terre de mes aïeux. Tout m’étonnait : les librairies de quartier, les terrasses de café, les bistrots, la rudesse des serveurs, la mauvaise humeur des gens à qui je demandais un renseignement parce qu’à Paris les rues à tout moment changent de nom. Je m’étonnais même que tout soit en français : les modes d’emploi, les notices sur les tubes de dentifrice, les étiquettes sur les pots de confiture. Au Québec, on attendait encore une loi pour pouvoir lire en français ce que contenaient nos boîtes de céréales. Mon étonnement ne faisait que grandir quand je regardais les jeunes de mon âge. Ils étaient si différents dans leur façon de s’habiller. Personne ne portait de jeans alors qu’à Montréal c’était la norme pour tout adolescent. Les jeunes Français s’habillaient comme des adultes.

Parfois mon étonnement me chavirait le cœur quand, dans un parc, prêtant discrètement l’oreille à la conversation de mes voisins, j’entendais des enfants à peine âgés de 3 ans discuter avec leurs