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Le Brésil de Bolsonaro : «Avec l’extrême droite au pouvoir, la haine et la violence étaient trop fortes pour que j’y reste»

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Élection présidentielle brésilienne 2022dossier
Victimes de menaces ou de violences, meurtris par les politiques menées par le président d’extrême droite qui concourt à un deuxième mandat, de plus en plus de Brésiliens décident de quitter leur pays.
Marcia Tiburi, réfugiée politique brésilienne désormais installée à Toulouse le 22 septembre 2022. (Ulrich Lebeuf/Myop pour Liberation)
publié le 23 octobre 2022 à 7h18

Ses derniers mois passés au Brésil, Larissa Bombardi les décrit comme «un cauchemar». Géographe et professeure au sein de la prestigieuse université de São Paulo, elle publie fin 2017 un atlas sur l’utilisation des pesticides au Brésil et leurs conséquences pour les consommateurs de l’Union européenne. Un travail conséquent, fruit de plusieurs années de recherche. «J’étais probablement naïve, mais comme je n’ai utilisé que des données publiques et officielles, je ne pensais pas que mes recherches me causeraient des problèmes», souffle-t-elle aujourd’hui, jointe par téléphone.

Lorsque son travail est traduit en anglais mi-2019 et diffusé en Europe, Larissa Bombardi gagne en renommée et les premières menaces se font sentir. Après des apparitions dans les médias, elle reçoit par mail des intimidations de personnes assurant travailler dans l’industrie des pesticides. Ces menaces s’intensifient quand le patron d’une chaîne de supermarchés suédoise appelle au boycott des produits agricoles brésiliens en raison de l’usage massif des pesticides, au point que son université propose de la mettre sous protection sur son lieu de travail. En parallèle, ses recherches sont dénigrées par des personnalités influentes de l’agrobusiness et on lui apprend