Le Congrès américain a approuvé mercredi 13 décembre dans la nuit heure française l’ouverture formelle d’une enquête en destitution de Joe Biden, motivée par les affaires controversées de son fils à l’étranger, et qualifiée de «combine politique sans fondement» par le Président. Si la procédure n’a quasiment aucune chance d’aboutir, elle pourrait néanmoins se transformer en casse-tête pour la Maison Blanche avant la présidentielle de novembre 2024, à laquelle Joe Biden est candidat.
Les conservateurs, majoritaires à la Chambre des représentants depuis janvier, accusent le dirigeant démocrate d’avoir usé de son influence lorsqu’il était vice-président de Barack Obama (2009-2017) pour permettre à son fils de faire des affaires douteuses en Chine et en Ukraine. Le président américain, les Démocrates et son fils nient les accusations en bloc. «Au lieu de travailler à rendre meilleure la vie des Américains, leur priorité [aux Républicains] est de m’attaquer avec des mensonges», a tancé Biden dans un communiqué.
Une enquête déjà ouverte à l’été
«Mon père n’a jamais été impliqué financièrement dans mes affaires», avait déjà balayé Hunter Biden, devenu une cible privilégiée de la droite, lors d’une rare conférence de presse mercredi matin. Présent devant le Congrès américain, le quinquagénaire, au passé marqué par les addictions et inculpé dans deux dossiers par la justice, a reconnu avoir fait «des erreurs» dans sa vie. Le président de 81 ans a toujours soutenu publiquement son fils, répétant souvent être «fier» de lui.
Une enquête en destitution, réclamée de longue date par les élus proches de Donald Trump face à qui Joe Biden pourrait être opposé en 2024, avait déjà été ouverte contre le président démocrate à l’été. Une première audition parlementaire avait même été organisée sur le sujet fin septembre, lors de laquelle les experts interrogés s’étaient accordés pour dire que rien ne permettait pour l’heure de justifier une mise en accusation du président Biden.
Jamais un président n’a été destitué dans l’histoire américaine. Trois ont en revanche été mis en accusation : Andrew Johnson en 1868, Bill Clinton en 1998 et Donald Trump en 2019 et en 2021. Mais tous ont été finalement acquittés.