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Crise

Le marasme sans fin de l’économie cubaine

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Confronté à l’inflation, à la chute des revenus du tourisme et aux pénuries alimentaires et énergétiques, le pays a adopté un plan d’austérité. En deux ans, 5 % de la population a pris le chemin de l’exil.
Un vendeur de fruits et légumes à La Havane, le 20 décembre. (Yamil Lage/AFP)
publié le 2 janvier 2024 à 19h56

Lundi, Cuba a fêté le 65e anniversaire de sa révolution avec un discours de Fidel Castro. Mort en 2016, le «Líder máximo» est apparu sous la forme d’un hologramme, sur le même balcon de la place centrale de Santiago de Cuba où il avait prononcé sa première harangue au peuple, le 1er janvier 1959, après la victoire de la guérilla sur la dictature de Fulgencio Batista. Sous les yeux ébahis du président Miguel Díaz-Canel et de son frère Raúl Castro, 92 ans, le fantôme a récité quelques extraits de la fameuse allocution avant de se volatiliser.

Mis à part son passé, Cuba n’a pas grand-chose à célébrer en ce début de nouvelle année. Là où la plupart des économies mondiales ont remonté la pente après le ralentissement dû au Covid, l’île socialiste reste embourbée. Le PIB pour 2023 pourrait baisser de 2 %, de l’aveu du gouvernement. Les prévisions officielles tablaient pourtant sur une croissance de 3 %. En deux ans, 425 000 Cubains ont gagné les Etats-Unis pour fuir le marasme, les pénuries, l’absence de perspectives. Avec les départs vers l’Europe ou l’Amérique latine, la saignée représente au moins 5 % de la population.

«Emballement du marché noir»

Le pays manque de dollars et de carburant. Fin décembre 2023, le ministre de l’Economie, Alejandro Gil, a annoncé une série de mesures de rigueur : hausse des prix de l’essence, de l’él