Les fabricants d’armes américains tirent un profit économique colossal de la violence qui s’étend au Mexique depuis plusieurs années : cette accusation figure dans la plainte déposée en août par le gouvernement mexicain auprès d’un tribunal civil du Massachusetts, aux Etats-Unis, contre sept entreprises fabricantes et deux distributrices de ces mêmes armes. Après plusieurs mois d’allégations préliminaires et de contre-arguments présentés par le demandeur et les défendeurs, un juge de Boston devra trancher ce mardi 12 avril si la plainte mexicaine est jugée recevable.
En vertu de la législation américaine, le Mexique porte plainte contre les fabricants d’armes à feu pour «pratiques illicites et négligentes qui facilitent le trafic illégal d’armes». L’argumentaire mexicain s’assimile à un surprenant syllogisme : ces compagnies facilitent la vente d’armes aux cartels, les cartels commettent des tueries avec ces armes, donc les fabricants d’armes facilitent les tueries.
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«Nous ne les accusons pas d’homicides ou de trafic d’armes», précise Alejandro Celorio, conseiller juridique du ministère mexicain des Affaires étrangères et responsable de la rédaction de la plainte. «Nous les accusons de pratiques commerciales illégales. Ils savent que leurs marchandises sont utilisées au Mexique pour commettre des crimes et ils ne font rien pour l’éviter. Ils ne vérifient pas leurs lignes de distribution, ils n’évitent pas la vente de leurs produits à des criminels ou à leurs pr