Le ministère américain de la Justice a annoncé ce mardi 1er avril demander la peine de mort contre Luigi Mangione, le tueur présumé d’un patron américain de l’assurance santé, abattu en décembre dans les rues de New York. Cette demande sera formulée auprès du procureur général par intérim Matthew Podolsky. «Le meurtre de Brian Thompson - un homme innocent et père de deux jeunes enfants - par Luigi Mangione était un meurtre prémédité et de sang-froid qui a choqué l’Amérique», motive la ministre de la Justice Pam Bondi, citée dans un communiqué. Ce meurtre était un «acte de violence politique», a-t-elle aussi insisté.
«Après mûre réflexion», Pam Bondi explique demander au procureur «de requérir la peine de mort dans cette affaire». Une manière de «mettre en œuvre le programme du président Trump visant à mettre fin aux crimes violents et à rétablir la sécurité en Amérique». Selon le Washington Post, c’est la première fois qu’une telle demande – une peine de mort – est formulée sous la nouvelle administration Trump.
Récit
Arrêté après cinq jours de traque
Luigi Mangione avait été arrêté le 9 décembre dernier, au bout de cinq jours de traque. Il est accusé d’avoir assassiné cinq jours plus tôt, en lui tirant dans la tête en pleine rue à New York, le directeur général d’UnitedHealthcare, premier assureur santé privé du pays, Brian Thompson. Quelques jours plus tard, il avait ensuite été inculpé et avait plaidé non coupable de meurtre «terroriste» devant la justice de l’Etat de New York, où il encourt la prison à vie. Il a aussi été inculpé devant la justice fédérale, où il encourt la peine de mort comme le demande désormais le gouvernement américain.
Depuis son arrestation, Luigi Mangione a bénéficié d’un mouvement de sympathie sur les réseaux sociaux, avec des mots-clés tels que «#freeluigi». Lors des audiences où il a comparu, quelques dizaines de manifestants se sont rendues au pied du tribunal pour dénoncer le secteur de l’assurance santé privée.
Et si la mort de Brian Thompson avait provoqué un fort émoi aux Etats-Unis, elle avait également été accompagnée de commentaires haineux sur les réseaux sociaux à l’encontre des programmes d’assurance santé américains, illustrant une colère profonde dans le pays à l’égard d’un système lucratif accusé de s’enrichir sur le dos des patients.