Plus de 200 prisonniers politiques, dont deux Françaises, ont été libérés jeudi au Nicaragua par le gouvernement de Daniel Ortega. Ils sont désormais en route pour les Etats-Unis, ont déclaré des proches et des opposants en exil.
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«222 prisonniers politiques arrivent à Washington, ils ont été libérés», a ainsi annoncé dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux Arturo McFields, un ancien ambassadeur du Nicaragua à l’Organisation des Etats américains (OEA). Ce dernier avait été évincé de son poste après avoir qualifié son pays de dictature. Il vit désormais aux Etats-Unis.
Deux Françaises libérées
Javier Alvarez, un Nicaraguayen opposant politique, vivant en exil au Costa Rica, a confirmé que parmi les personnes libérées se trouvent sa femme et sa fille, qui ont également la nationalité française. Jeannine Horvilleur Cuadra, 63 ans, et Ana Alvarez Horvilleur, 43 ans, par ailleurs cousines de la rabbin et écrivaine Delphine Horvilleur, ont été arrêtées le 13 septembre officiellement pour avoir «conspiré pour porter atteinte à l’autorité nationale» et «diffusé de fausses nouvelles». Delphine Horvilleur avait tenté de mobiliser l’opinion publique, faisant part à cette époque de sa «vive inquiétude» pour ses cousines, «otages de l’Etat-policier du Nicaragua».
Un tribunal nicaraguayen a confirmé la libération et l’expulsion des 222 prisonniers, tout comme une source diplomatique à Managua, la capitale du Nicaragua. Le gouvernement de Daniel Ortega n’a en revanche pas fait de déclarations à ce sujet pour le moment. Washington a salué la libération de prisonniers politiques, parlant de mesure «positive». Plus de 200 opposants ont été envoyés en prison dans le cadre de la répression qui a suivi les manifestations ayant éclaté en 2018 contre Daniel Ortega, président du Nicaragua depuis 2007.