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Mobilisation

Le Panama fermera la mine de cuivre de la discorde

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Après six semaines de mobilisations et de barrages routiers, la Cour suprême panaméenne a annulé mardi 28 novembre une loi qui prolongeait pour vingt ans l’exploitation par une compagnie canadienne d’un site minier polluant dénoncé par ses riverains.
Lors d'une manifestation contre l’exploitation de la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert d’Amérique centrale, le 24 novembre au Panama. (Roberto Cisneros/AFP)
publié le 29 novembre 2023 à 18h07

La mobilisation citoyenne et environnementale a fini par payer. Après six semaines de manifestations et de barrages routiers qui auraient coûté, de sources patronales, 1,7 milliard de dollars de pertes à l’économie du Panama, l’exploitation de la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert d’Amérique centrale va être abandonnée. Prenant acte de la décision de la Cour suprême déclarant «inconstitutionnelle» la concession accordée à une société minière canadienne, le président Laurentino Cortizo a promis mardi 28 novembre une fermeture «ordonnée et sûre» du site. Son allocution télévisée a suscité une explosion de joie dans le pays et une partie des barrages installés ont été levés, notamment celui qui paralysait l’autoroute Panaméricaine, un axe vital pour le pays.

Le 20 octobre, le Parlement avait adopté la loi 406, qui prolongeait pour 40 ans le contrat entre l’Etat panaméen et la société minière canadienne First Quantum Minerals (FQM) pour l’exploitation d’une mine située dans la province de Colón, à 240 km de la capitale, qui produit 1% du cuivre mondial et apporte 5% du PIB national.

Rétribution dérisoire

Le gisement était exploité depuis 1997, quand l’Etat avait accordé la concession à une compagnie sans appel d’offres, ni étude d’impact ou consultation des populations. Pire : la redevance perçue par le Panama ne dépassait pas 37 millions de dollars par an, une somme dérisoire. Comment un gouvernement supposé de centre gauche, celui du président Ernesto Pérez Balladares, a-t-il acce