Il fut celui qui aura mis en haut de la pile Jorge Ben, en faisant de Mas Que Nada un tube planétaire. Et rien que ça, c’est mieux que rien, comme prédit la chanson. Sérgio Mendes est décédé des suites d’un Covid long jeudi 5 septembre à Los Angeles, autre rivage que ceux de Niterói, la ville qui fait face à Rio de Janeiro où il était né le 11 février 1941. Depuis l’écho médiatique n’en finit pas de mentionner ce fait de gloire, voire de passer en boucle ce titre qui fit tout autant sa renommée que celle de Jorge Ben, qui en avait pourtant donné dès 1963 une sublime, et nettement plus subtile, version dans un premier album désormais mythique : Samba Esquema Novo. Mais voilà c’est bien celle de Mendes, sortie trois ans plus tard, qui restera dans les mémoires dudit grand public.
En 1966, le pianiste jusqu’ici relégué dans la deuxième vague des musiciens brésiliens qui surfent sur la bossa nova vient de rejoindre l’écurie A&M, rebaptisant au passage son groupe Brasil 66. L’histoire s’accélère illico et cet album va se vendre à plus d’un million d’exemplaires, un succès porté par Mas Que Nada, qui atteint le sommet des charts nord-américains et demeure un énorme hit sur les plates-formes près de soixante plus tard. Au crédit de cet enregistrement parrainé par le roi de l’easy listening Herb Alpert, également boss du label qui le produit et en signe les notes de pochette, on dénombre d’autres reprises du même tonneau : Agua de Beber, le standard de