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Berne in the USA

Le PIB des Etats-Unis recule de 0,3 % pour le premier trimestre du mandat de Trump, les Bourses plongent

La première mesure trimestrielle de l’activité économique américaine depuis le retour de Trump à la Maison Blanche est en baisse, selon les données du ministère du Commerce ce mercredi 30 avril. Les droits de douane sont pointés du doigt par les spécialistes alors que le président républicain y voit un héritage de son prédécesseur.
Un trader à Wall Street le 16 avril 2025. (Charly Triballeau/AFP)
publié le 30 avril 2025 à 16h20

Les premiers effets de la politique économique de l’administration de Donald Trump. Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a reculé pour le premier trimestre de l’année 2025, selon les données publiées ce mercredi 30 avril par le ministère du Commerce. Une période qui couvre le début du second mandat du président républicain, dont la politique douanière a suscité une onde de choc dans le monde et au sein même de son pays.

En rythme annualisé, la mesure privilégiée par les États-Unis pour calculer le PIB, l’activité économique de la première économie mondiale est en recul de 0,3 % pour les trois premiers mois de l’année en raison d‘un bond des importations. «La baisse du PIB au premier trimestre reflète en premier lieu une hausse des importations, qui se soustraient au calcul du PIB, ainsi qu’une baisse des dépenses de l’Etat fédéral», explique le ministère du Commerce dans un communiqué.

«Ces tendances ont été en partie compensées par davantage d‘investissements, de dépenses de consommation et d‘exports», est-il ajouté. Le bond des achats à l’étranger résulte selon les experts de la volonté des entreprises de prendre de vitesse l’imposition de nouveaux droits de douane et profiter des conditions antérieures au remodelage au forceps de l’économie initié par Donald Trump.

Le PIB américain avait pourtant augmenté de 2,4 % lors du trimestre précédent, avec un plein-emploi et une inflation en passe d‘être maîtrisée. Ce résultat est nettement inférieur aux attentes de la majorité des analystes. Ils anticipaient toutefois un sérieux coup de frein (+ 0,4 %) à l’économie des Etats-Unis.

D‘après une autre publication ce mercredi matin, les créations d‘emploi dans le secteur privé américain ont fortement ralenti en avril, s’affichant en dessous des attentes. Ces données sont publiées alors que le locataire de la Maison-Blanche célèbre les 100 premiers jours de son second mandat entamé le 20 janvier.

Trump rejette la faute sur Biden

Donald Trump a immédiatement réagi sur sa plateforme Truth Social, affirmant que le ralentissement économique est un «reliquat» de son prédécesseur Joe Biden. «Les droits de douane vont bientôt faire effet et les entreprises commencent à s’installer aux États-Unis en nombre record. Notre pays va prospérer, mais nous devons nous débarrasser du reliquat de Biden. Cela prendra un certain temps et cela n’a RIEN À VOIR AVEC LES TARIFS, si ce n’est que [Joe Biden] nous a laissé avec de mauvaises statistiques, mais lorsque le boom commencera, il ne ressemblera à aucun autre. SOYEZ PATIENTS !», a-t-il promis.

«Je considère d‘ordinaire que l’impact des présidents sur la performance économique est surévalué, surtout pendant les 100 premiers jours du mandat», avait déclaré à l’AFP avant la publication du PIB Tara Sinclair, professeure d‘économie à l’université George Washington ajoutant que «cette fois c’est différent, parce que le bond des importations découle directement d‘une stratégie d‘évitement par les acheteurs des droits de douane du président.»

Les Bourses mondiales ont basculé dans le rouge ce mercredi après la publication du PIB américain. Dans le vert toute la journée, la Bourse de Paris a brusquement plongé pour perdre 0,18 % vers 15 h 20, celle de Francfort reculait de 0,42 % et la place milanaise abandonnait 1,36 %.

Wall Street a de son côté ouvert en nette baisse. Peu après 16 heures, le Dow Jones lâche 1,66 % et le Nasdaq, l’indice technologique, perd quant à lui 2,40 %.

«Le marché est sous pression: la crainte d’une récession est le principal moteur de cette tendance à la baisse», commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments. Les investisseurs ont été pris de court par le recul du PIB alors que l’économie américaine était encore florissante fin 2024.