Un petit pas de plus dans la volonté trumpienne de «donner une chance» à la Syrie après la chute du dictateur Bachar al-Assad. Son président par intérim Ahmed al-Charaa se rendra aux Etats-Unis en novembre, a affirmé samedi 1er novembre l’émissaire américain Tom Barrack. Il a été interrogé sur ce point par des journalistes en marge d’une conférence à Bahreïn.
Le responsable américain a aussi dit espérer que le chef d’Etat syrien, ancien jihadiste dont les forces ont renversé Assad en décembre 2024, profitera de ce déplacement à la Maison Blanche pour adhérer à l’alliance internationale contre l’Etat islamique. Ahmed al-Charaa a été membre d’Al-Qaïda en Irak, puis de l’EI dans le même pays - ce qui lui a valu une arrestation par les Américains et un emprisonnement de plusieurs années notamment à la prison d’Abou Graïb, tristement célèbre pour ses sévices. Autrefois affilié à Al-Qaïda, le groupe qu’il a dirigé, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a été retiré de la liste des groupes terroristes en juillet dernier.
Levée des sanctions américaines
Il s’agirait de la première visite du dirigeant syrien dans la capitale américaine, et la deuxième aux Etats-Unis après son passage en septembre au siège de l’ONU à New York, où il était devenu le premier président syrien depuis des décennies à s’adresser à l’Assemblée générale.
Sa première rencontre avec Donald Trump remonte au mois de mai dernier, à Ryad, en Arabie Saoudite. Le président américain s’était engagé à lever les sanctions paralysantes imposées à la Syrie depuis la guerre civile. Décision d’importance : l’Union européenne et le Royaume-Uni avaient certes annoncé un allègement de certaines sanctions, mais la persistance des restrictions américaines (qui s’étaient amplifiées jusqu’à un quasi-embargo, hors livraisons humanitaires) empêchait de lancer la reconstruction du pays, terrassé par quatorze ans de guerre civile.