Le panier garni était piégé. Jeudi 23 octobre, le président équatorien Daniel Noboa a annoncé avoir été la cible d’une tentative d’empoisonnement. «Trois produits chimiques» ont été décelés dans un assortiment de chocolats et une confiture, le tout offert au président à l’occasion d’une réunion publique.
La présence de ces trois composés chimiques «en forte concentration ne peut pas être non intentionnelle», a indiqué le président Noboa dans une interview accordée jeudi soir à CNN. Le gouvernement a annoncé avoir porté plainte auprès du parquet de la province de Los Rios.
Il s’agit de la deuxième plainte déposée par le gouvernement pour tentative d’homicide à l’encontre du président. Début octobre, le gouvernement équatorien a assuré, sans que cela n’ait pu être vérifié, que la voiture dans laquelle voyageait Daniel Noboa avait été la cible de tirs de balles attribués aux populations autochtones. Quito avait déposé plainte pour «tentative de meurtre».
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Un pays frappé par la violence du trafic de drogue
Cet empoissonnement avorté survient dans un contexte politique particulièrement tendu dans ce pays d’Amérique centrale. Depuis mi-septembre, les populations autochtones dénoncent la politique menée par l’homme de 37 ans, ancien homme d’affaires élu à la tête du pays en novembre 2023. Des manifestations accompagnées de blocages de routes dans plusieurs provinces se multiplient. En cause, la suppression de la subvention au diesel.
En plus de l’ire des populations autochtones, Noboa doit composer avec la violence du trafic de drogue qui gangrène l’Equateur. Un référendum doit avoir lieu le 16 novembre : Daniel Noboa espère ainsi ouvrir la voie à une assemblée constituante et doter le pays d’une constitution plus répressive envers les trafiquants. Car face à la guerre entre différents gangs narcotrafiquants qui ensanglante le pays, Noboa a promis d’appliquer les recettes musclées de son homologue du Salvador, Nayib Bukele.