La folle carrière de George Santos au Congrès des Etats-Unis aura duré moins de onze mois : pas même un demi-mandat. Et pourtant, l’histoire n’oubliera jamais, et nous non plus, cette trajectoire météoritique d’élu à la Chambre des représentants consumant absolument tout sur son passage, à commencer par les semblants de normes de décence, de probité et de vérité. Vendredi 1er décembre, il est devenu à 35 ans le sixième membre du Congrès en seulement deux siècles et demi d’histoire de son pays à être expulsé par le vote de ses pairs, dont une centaine de ses camarades de majorité républicaine, se joignant à la plupart de l’opposition démocrate. Et celui qui balayait, il y a quelques jours encore, les appels à la démission en s’autoproclamant «la Marie-Madeleine du Congrès», s’avère le tout premier à être jamais destitué ainsi sans avoir été (encore) reconnu coupable d’un crime par la justice, ou confédéré lors de la guerre de Sécession. «J’ai accepté mon destin. Si la volonté de Dieu est de me garder ici je resterai, si sa volonté est que je parte, je partirai», avait-il déclaré dans la matinée à Fox News.

Son inculpation pour fraude, en mai puis en octobre, n’avait pas suffi lors de deux premiers votes de défiance dont il était sorti sauf, faute de fédérer contre lui la majorité requise des deux-tiers. Beaucoup de républicains, et même quelques démocrates, ont longtemps défendu une réticence à établir le précédent d’une éviction adossée à aucune condamnation jud