Une investiture sous haute tension. Le Venezuela a fermé, ce vendredi 10 janvier, sa frontière avec la Colombie pendant trois jours, invoquant un «complot international», quelques heures avant l’investiture du président Nicolás Maduro pour un troisième mandat consécutif. Une investiture contestée, puisqu’elle suit le scrutin du mois de juillet, où la victoire annoncée du pouvoir en place avait été rejetée par l’opposition, qui assurait au contraire que son candidat Edmundo González Urrutia l’avait emporté.
Analyse
«Nous avons des informations concernant un complot international visant à troubler la paix des Vénézuéliens» et «nous allons ordonner, sur instruction du président Nicolás Maduro, la fermeture de la frontière avec la Colombie», a déclaré Freddy Bernal, gouverneur de l’Etat régional de Tachira, à la frontière avec la Colombie. La fermeture est effective à partir de 5 heures, heure locale (10 heures en française) jusqu’à lundi même heure, a-t-il précisé.
Arrestations
Jeudi, la cheffe de file de l’opposition vénézuélienne, María Corina Machado, 57 ans, a indiqué avoir été brièvement arrêtée alors qu’elle quittait une manifestation à Caracas contre cette investiture. Quelques minutes auparavant, son équipe avait annoncé sur X (ex-Twitter) qu’elle avait été «violemment interceptée à sa sortie de la manifestation». Selon la publication, des coups de feu ont été tirés : «Les troupes du régime ont tiré sur les motos qui la transportaient». Le gouvernement vénézuélien a rejeté ces accusations, évoquant une «invention, un mensonge», selon l’expression du ministre de l’Intérieur, Diosdado Cabello.
Si Nicolás Maduro doit prêter serment ce vendredi à midi heure locale (17 heures, heure française) pour un troisième mandat à l’Assemblée nationale, l’opposition revendique la victoire de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia – exilé en Espagne depuis septembre.