Une très large victoire du «oui», avec plus de 95 % de suffrages en ce sens aux questions posée. Les électeurs du Venezuela, dont le taux de participation est de 50%, ont plébiscité dimanche 3 décembre une intégration à leur pays de la région indépendante depuis 1966 riche en pétrole de l’Essequibo, à l’occasion d’un référendum consultatif organisé par Caracas pour légitimer ses prétentions sur ce territoire qu’il dispute au Guyana. Toutefois, ce résultat n’aura pas de conséquences concrètes à court terme : le territoire disputé se trouve au Guyana et il ne s’agit pas d’un vote d’autodétermination.
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Le référendum, en cinq questions, demandait notamment aux Vénézuéliens s’ils sont d’accord pour ne pas reconnaître la compétence de la Cour internationale de Justice (CIJ), saisi par le Guyana, et pour intégrer le territoire au Venezuela.
«Il n’y a rien à craindre dans les heures, les jours et les mois à venir.» Après les résultats, le président guyanien Irfaan Ali s’est voulu rassurant : «Notre première ligne de défense est la diplomatie et nous sommes dans une position très, très forte», a-t-il affirmé, soulignant que le pays dispose d’un vaste soutien international et appelant Caracas à «la maturité et la responsabilité».
De son côté, Caracas a assuré qu’il ne cherchait pas un motif pour envahir la zone, comme le craint à terme le Guyana, où des milliers de personnes ont formé des chaînes humaines pour montrer leur attachement au territoire. Après des appels d’offres pétroliers guyaniens et une nouvelle découverte d’or noir en octobre, la tension est montée d’un cran ces derniers mois.
La participation réelle en question
Par ailleurs, la participation des Vénézuéliens à ce référendum - ou plutôt son absence - fait polémique. Le Conseil national électoral (CNE) vénézuélien affirme avoir recueilli près de 10,5 millions de «votes», avec plus de 95 % de suffrages aux cinq questions posées. Alors que 20,7 millions de Vénézuéliens étaient appelés aux urnes, le CNE n’a toutefois pas fourni de chiffre précis de participation. De leur côté, les journalistes de l’AFP n’ont constaté qu’une affluence modérée dans les bureaux de vote ce jour-là.
L’opposition accuse le pouvoir de tenter de masquer un fort taux d’abstention, tout en soulignant que 10,5 millions «de votes» ne signifient pas 10,5 millions de votants. Henrique Capriles, deux fois candidat de l’opposition à la présidentielle a relayé sur Twitter (renommé X) un chiffre de «2 110 864» votants, chacun ayant droit à jusqu’à cinq votes. Soit un «échec retentissant», selon lui.
Mise à jour à 18h30 : avec le taux de participation.