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L’équipe de Trump réexamine la nomination de Pete Hegseth à la Défense après la révélation d’une accusation d’agression sexuelle contre lui

Violences sexuellesdossier
Le nouveau président a découvert que le présentateur télé, qu’il vient de nommer pour diriger le département de la Défense américain, est accusé d’avoir agressé une femme dans un hôtel en Californie en 2017.
Donald Trump et Pete Hegseth, à la Maison Blanche, le 6 avril 2017. (Kevin Lamarque/Reuters)
publié le 16 novembre 2024 à 12h41

Des responsables de l’équipe de transition de Donald Trump ont examiné vendredi l’avenir de Pete Hegseth, choix du président élu pour diriger le département de la Défense. Cette révision intervient après des révélations sur une enquête policière concernant une accusation d’agression sexuelle datant de 2017.

La controverse a éclaté après qu’une plainte a été transmise à l’équipe de transition. Selon une source proche du dossier ayant requis l’anonymat, Hegseth aurait agressé une femme dans un hôtel de Monterey, en Californie, après une conférence républicaine. La plainte aurait été rédigée par une amie de la victime, laquelle aurait ensuite signé un accord de confidentialité avec Hegseth.

La police de Monterey a confirmé qu’elle avait enquêté en 2017 sur une accusation d’«agression sexuelle», mais aucune charge criminelle n’a été retenue. Un membre de l’équipe de transition a déclaré que ces révélations avaient pris les responsables au dépourvu. «Cela suscite beaucoup de frustration, a-t-il dit. Son dossier n’a pas été correctement vérifié.»

Réactions et démentis

L’avocat de Pete Hegseth, Tim Parlatore, a déclaré vendredi que l’accusation avait été «complètement examinée et jugée infondée». Interrogé sur l’existence d’un éventuel accord de confidentialité, il a répondu : «Il n’y a pas d’autres cadavres dans le placard. A ma connaissance, rien ne justifie un retrait.»

De son côté, Steven Cheung, directeur de la communication de Donald Trump, a affirmé dans un communiqué que le président élu soutenait Hegseth. «Le président Trump nomme des candidats de haut calibre et extrêmement qualifiés pour servir dans son administration, a-t-il déclaré. Pete Hegseth a vigoureusement nié toutes les accusations, et aucune charge n’a été retenue. Nous sommes impatients de le voir confirmé comme secrétaire à la Défense des Etats-Unis.»

Une nuit d’octobre à Monterey

L’incident se serait déroulé entre le 7 octobre 2017, peu avant minuit, et le lendemain matin à 7 heures, au Hyatt Regency Monterey Hôtel and Spa. Ces détails, rapportés par Vanity Fair, proviennent d’un rapport de police déposé le 12 octobre 2017. Le document indique que la plaignante présentait un hématome à la cuisse droite, mais ne mentionne ni arme ni objet impliqué.

Une publication Facebook du groupe Fresno Republican Women montre Hegseth s’exprimant devant un public le jour de l’incident allégué. Contactée par The Washington Post, Shirley Mark, présidente de la California Federation of Republican Women à l’époque, a déclaré avoir entendu parler de l’accusation sans en connaître les détails.

Antécédents et controverses

Pete Hegseth a été marié trois fois, selon des documents judiciaires. Son premier mariage avec Meredith a pris fin en 2009 pour «infidélité», selon les archives du Minnesota. Sa deuxième épouse, Samantha, a demandé le divorce en septembre 2017, un mois après la naissance de l’enfant que Hegseth a eu avec Jennifer Rauchet, une productrice de Fox News qu’il a épousée après ce second divorce. Ancien animateur de Fox News et membre de la garde nationale, Hegseth est connu pour ses critiques envers une armée jugée «trop woke» et pour avoir encouragé Trump, lors de son premier mandat, à gracier des militaires accusés de crimes de guerre.

Outre Hegseth, d’autres nominations de Trump, comme celle de Matt Gaetz au poste de procureur général, suscitent des controverses. Gaetz fait l’objet d’une enquête éthique au Congrès après des accusations de conduite sexuelle inappropriée, bien qu’aucune charge n’ait été retenue. Enfin, Trump lui-même a été accusé à plusieurs reprises de harcèlement et d’agression sexuels, accusations qu’il dément. L’année dernière, un jury civil l’a reconnu responsable d’une agression sexuelle contre l’écrivaine E. Jean Carroll et l’a condamné à payer des dommages et intérêts.

Article original de Michael Kranish, Josh Dawsey, Dan Lamothe, John Hudson, publié le 16 novembre 2024 dans le «Washington Post»

Cet article publié dans le «Washington Post» a été sélectionné par «Libération». Il a été traduit avec l’aide d’outils d’intelligence artificielle, sous la supervision de nos journalistes, puis édité par la rédaction.