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Vu de Santiago

Les Chiliens s’apprêtent à enterrer la Constitution de Pinochet

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Paritaire et avec des sièges réservés aux peuples autochtones, l’assemblée constituante que les Chiliens doivent élire sera plus représentative et pourrait promouvoir des avancées sociales et environnementales.
Des programmes de campagne de la candidate Emilia Schneider, 24 ans, à Santiago. (Tamara Merino/Libération)
par Justine Fontaine et photo Tamara Merino
publié le 12 mai 2021 à 18h43

Dans la capitale chilienne, encore partiellement confinée, quelques panneaux colorés s’affichent le long des parcs et des avenues. «Claudio Orrego, gobernador» ou encore, à une fenêtre, «Fernando Atria, constituyente» (constituant). Ce week-end, trois scrutins auront lieu simultanément dans le pays : des élections municipales, l’élection de gouverneurs régionaux (inédite au Chili), et surtout l’élection d’une assemblée constituante, afin de remplacer la Constitution actuelle, héritée de la dictature du général Pinochet (1973-1990).

«Cette élection est la plus importante depuis la fin de la dictature, avec le référendum de l’an dernier», estime Kenneth Bunker, chercheur associé à l’université Diego-Portales, à Santiago. En effet, après le gigantesque mouvement social qui a éclaté fin 2019 contre les inégalités, les électeurs chiliens ont voté en octobre à 78 % en faveur de la rédaction d’une nouvelle Constitution.

«Plus légitime»

Jusqu’à maintenant, «toutes les Constitutions chiliennes avaient été écrites par des commissions de notables, généralement dans le cadre de régimes dictatoriaux», souligne Juan Pablo Luna, professeur de sciences politiques à l’université pontificale catholique de Santiago. A l’image de la Constitution actuelle, rédigée et adoptée en pleine dictature militaire, b