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Les Etats-Unis envoient des munitions à Israël et le plus gros navire de guerre du monde en Méditerranée

Guerre au Proche-Orientdossier
Après une discussion du président Joe Biden avec son homologue Benyamin Nétanyahou dimanche 8 octobre, Washington a annoncé une aide pour son allié israélien, toujours aux prises avec les combattants du Hamas.
Joe Biden (à droite) avec Benyamin Nétanyahou à New York, le 20 septembre 2023. (Jim Watson /AFP)
publié le 9 octobre 2023 à 9h33

«Le soutien total à son gouvernement et au peuple israélien.» Le président américain Joe Biden s’est fermement engagé au côté de son allié israélien, à l’issue d’une discussion téléphonique avec son homologue Benyamin Nétanyahou dimanche 8 octobre au soir. Et les actes ont vite suivi les paroles.

Les Etats-Unis ont commencé dimanche à fournir un soutien militaire à Israël. «Une aide supplémentaire pour les forces armées israéliennes est désormais en route pour Israël et davantage va suivre dans les prochains jours», selon un communiqué de la Maison Blanche. Le premier paquet d’aide militaire «va commencer à partir aujourd’hui [dimanche] et arrivera dans les prochains jours», a précisé le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, dans un communiqué.

On parle notamment de coûteux missiles d’interception, destinés au Dôme de fer israélien, mis à rude épreuve pour tenter d’abattre les milliers de roquettes tirées samedi par le Hamas.

Le ministre américain de la Défense a ajouté avoir ordonné au groupe aéronaval du porte-avions USS Gerald Ford, le plus gros navire de guerre du monde, de faire route vers la Méditerranée orientale. Le groupe aéronaval se trouvait début octobre en mer Ionienne, au sud de l’Adriatique, selon la marine américaine. L’Armée de l’air américaine a aussi renforcé le déploiement de ses avions de combat dans la région, a précisé Lloyd Austin.

Tout cela «renforce la posture du ministère américain de la Défense dans la région», a-t-il encore dit, affirmant que «les Etats-Unis maintiennent leurs forces prêtes au niveau mondial pour renforcer la posture de dissuasion si nécessaire».

Cette aide militaire revient à une «participation à l’agression contre notre peuple», a réagi dimanche soir le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, à l’origine de l’attaque samedi sur Israël.

«Plusieurs citoyens américains» ont été tués dans cette offensive, a fait savoir dimanche un porte-parole du Conseil de la sécurité nationale américaine, sans préciser leur nombre. L’ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Michael Herzog, a de son côté déclaré que des citoyens américains se trouvaient parmi la centaine de personnes, civils et militaires, enlevées en Israël par des combattants du Hamas venus de la bande de Gaza.

Au troisième jour d’affrontements ce lundi matin, l’armée israélienne tente toujours de reprendre le contrôle face aux combattants du Hamas. Les combats ont fait plus de 1 100 morts au total : plus de 700 Israéliens, selon un nouveau bilan publié lundi, et 413 Palestiniens, selon les autorités locales.

L’exécutif américain en difficulté

Malgré l’unanimité des réactions politiques pour un soutien inconditionnel des Etats-Unis à Israël, la situation institutionnelle est compliquée pour l’exécutif américain, puisque l’une des deux chambres du Congrès est paralysée après la destitution de son chef républicain la semaine dernière.

A près d’un an de l’élection présidentielle, Joe Biden est sous la pression de son opposition républicaine, qui accuse le démocrate de faiblesse dans sa défense d’Israël et dans sa politique envers l’Iran.

Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, a rappelé dimanche que le président Barack Obama avait signé en 2016 un accord avec Israël «pour fournir 3,8 milliards de dollars d’aide militaire par an». Toute l’administration Biden est engagée dans des contacts diplomatiques «pour construire le soutien à Israël et pour s’assurer que chaque pays utilise tous les moyens qu’il a, toute l’influence qu’il a, pour un retrait du Hamas et s’assurer que le conflit n’éclate pas dans d’autres endroits», a souligné le chef de la diplomatie américaine.