Tout faire pour ne pas froisser Poutine. Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a ordonné une pause dans toutes les cyberopérations du pays contre la Russie, y compris les actions offensives, ont rapporté dimanche 2 mars plusieurs médias américains. Cette pause s’inscrit dans un processus plus large de réévaluation des opérations américaines vis-à-vis de la Russie, pour une durée qui doit encore être précisée, selon une information dévoilée par le New York Times et confirmée par NBC ou encore CNN.
Sollicité, le Pentagone n’a pas fait de commentaire, invoquant la préservation de la sécurité opérationnelle. Comme les autres opérations clandestines, les actions dans le domaine cyber ne sont pratiquement jamais commentées par les autorités. «Il n’y a pas de plus grande priorité pour le secrétaire [Pete] Hegseth que la sécurité du combattant dans toutes les opérations, y compris dans le domaine cybernétique», s’est contenté de déclarer un responsable du Pentagone.
Le conseiller à la sécurité américain, Mike Waltz, interrogé sur CNN dimanche, a réfuté l’idée de cette pause opérationnelle cyber. «Cela n’a pas été discuté, a-t-il dit. Il y aura toute sorte de leviers, de la carotte au bâton, pour arriver à mettre un terme à cette guerre.»
L’Europe dans le viseur de Trump
Cette potentielle pause intervient alors que Donald Trump est en train de conduire un rapprochement historique avec Moscou, amorcé autour de la guerre en Ukraine. Après avoir été un des principaux soutiens de Kyiv contre l’agression russe, Washington, sous l’impulsion de son nouveau président, semble vouloir contraindre l’Ukraine à accepter un cessez-le-feu sans nécessairement se préoccuper des garanties de sécurité, ce qui fait les affaires de Moscou. Kyiv refuse bien évidemment de se soumettre à l’idée américaine.
Ce revirement, décidé sans concertation avec les Européens, plonge ces derniers dans le désarroi tant ils ont délégué depuis des décennies la charge de leur sécurité et leur protection à Washington. La Russie est très régulièrement accusée de conduire contre les pays occidentaux une guerre dite hybride, notamment pour saper leur soutien à l’Ukraine, qui passe par des opérations clandestines physiques et des actions dans les champs immatériels, cyber ou informationnel.
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Mais pour Donald Trump, les Etats-Unis ont d’autres sujets de préoccupation plus pressants que le rapprochement Washington-Moscou. «Nous devrions passer moins de temps à nous inquiéter de Poutine, et plus de temps à nous inquiéter des gangs de migrants violeurs, les gros bonnets de la drogue, les meurtriers et les immigrants souffrants de troubles psychiatriques qui entrent dans notre pays - afin de ne pas terminer comme l’Europe !», a-t-il dit dans la nuit de dimanche à lundi sur le réseau Truth Social.