Aux premières lueurs du jour, la brume se lève et dévoile l’une des plages de sable fin de l’île de Santa Cruz, à près de 1 000 kilomètres des côtes de l’Equateur. Les touristes ne barbotent pas encore dans les eaux du Pacifique, les gardes du parc national des Galápagos n’ont pas encore embauché et les lions de mer finissent leur nuit, affalés sur la grève. Seuls six lève-tôt profitent du petit matin avant que le soleil, redoutable sur la ligne équatoriale, ne les assomme. Armés d’un sac de jute et de gants, les bénévoles de l’association Frente Insular ramassent les déchets plastiques déposés par la dernière marée. Une tâche sisyphéenne.
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Il suffit de se baisser pour débusquer une brosse à dents usagée ou une bouteille en plastique coincée entre les rochers. En vingt minutes, le sac déborde. «Nous retrouvons toujours des objets d’hygiène, des cordages, des morceaux de caisses en plastique, des emballages alimentaires, des boissons… On ramasse tout et le lendemain, il faut recommencer», explique Robert Guerra Calderón, 26 ans, ingénieur environnemental et bénévole de l’association. Depuis 2017, plus de 94 tonnes de déchets, dont une majorité de plastique, ont ainsi été ramassées par les gardes du parc national des Galápagos et par des assoc