«Nos amis américains nous offrent de l’argent, des armes et des conseils. Nous prenons l’argent et les armes, et nous déclinons les conseils» : énoncé en 1967 par le ministre israélien de la Défense Moshe Dayan, l’adage n’a pas tellement vieilli. Tout juste a-t-il été actualisé en décembre, sous une forme plus fruste et monomane, par Benyamin Nétanyahou : «Il nous faut trois choses de la part des Etats-Unis : des munitions, des munitions et des munitions.» Et de fait, son ministre de la Défense, Yoav Gallant, en visite pour la première fois à Washington, y est arrivé dimanche 24 mars avec une liste longue et détaillée de doléances sur laquelle figuraient des armes de toutes sortes, et rien d’autre.
Lors de la dernière adresse solennelle au Congrès américain de Nétanyahou, venu en 2015 défier la stratégie moyen-orientale de Barack Obama, il avait pourtant lancé : «Pour la première fois en cent générations, nous pouvons nous défendre nous-mêmes. C’est pourquoi je peux vous promettre cela : si Israël doit tenir seul, Israël tiendra.» Une bravade qu’il réitérera peut-être bientôt, alors qu’il vient d’être à nouveau invité par le président de la Chambre des représentants, le trumpiste Mike Johnson, à s’exprimer face aux législateurs américains. L’insubmersible Premier ministre israélien se sait cependant attendu par un climat de défianc