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Justice

L’ex-président bolivien Evo Morales accusé d’avoir violé une adolescente

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Le ministère de la justice bolivienne a déclaré ce vendredi 4 octobre avoir lancé des investigations contre l’ancien dirigeant de la Bolivie de 2006 à 2019, pour des faits qui auraient eu lieu en 2016.
Evo Morales le 3 septembre 2024 dans la bourgade de Villa Tunari, dans la région du Chapare. (David Flores/AFP)
publié le 4 octobre 2024 à 12h35

La justice bolivienne a annoncé ouvrir une enquête, ce vendredi 4 octobre, contre l’ex-président Evo Morales pour avoir violé une mineure durant son mandat il y a huit ans. En outre, un enfant serait né de ce viol. César Siles, ministre de la Justice a expliqué avoir «pris connaissance, avec indignation, de délits graves qui restent impunis : je me réfère tout particulièrement à une fille, une fille violée à l’âge de 15, 16 ans». La justice a précisé qu’«à la suite de ce viol, [la mère] a donné naissance à une fille et le père, reconnu dans l’acte de naissance, [est] Evo Morales Ayma».

Par ailleurs, l’ouverture d’une enquête fait suite à une première procédure judiciaire lancée contre Evo Morales. Un mandat d’arrêt avait été émis par la procureure Sandra Gutiérrez contre l’ancien chef d’Etat. Même si le ministère de la Justice n’avait pas détaillé les faits reprochés, selon des extraits qui ont fuité dans la presse, ce mandat affirmait que l’ex-président de 64 ans, avait eu une relation en 2016 avec une adolescente de 15 ans, avec qui il a eu une fille. Mais le mercredi 2 octobre, pour une raison qui n’a pas été communiquée par le ministère, une juge de Santa-Cruz a annulé le mandat d’arrêt et dans la foulée la procureure a annoncé dans la presse avoir été révoquée.

De son côté le principal accusé, Evo Morales a réagi sur X, sans mentionner explicitement l’affaire : «Cela ne me surprend pas et ne me préoccupe pas. Tous les gouvernements néolibéraux, y compris l’actuel, m’ont menacé, persécuté, emprisonné et ont tenté de me tuer».

D’autres part, son ancien ministre de l’Intérieur, Carlos Romero, a affirmé cette semaine que le gouvernement avait lancé pas moins de cinq procédures judiciaires à l’encontre d’Evo Morales, et que celui-ci vivait sous la protection d’agriculteurs dans son fief du Chapare, dans le centre du pays. Evo Morales a gouverné le pays andin entre 2006 et 2019 et a ensuite favorisé le triomphe électoral de Luis Arce, qui avait été son ministre de l’Economie. Aujourd’hui en conflit, les deux leaders se disputent la direction du parti de gauche au pouvoir et la candidature de cette formation à la présidentielle d’août 2025.