«Papa revient à la maison, et il est très fâché», mugissait Tucker Carlson à la tribune d’un rassemblement de Donald Trump dans l’Etat de Géorgie, moins de deux semaines avant la victoire du 5 novembre. Hilare, congestionné de plaisir, l’ex-animateur facho de Fox News chauffait la foule, multipliant les allusions sadomaso et misogynes, se réjouissant de «la vigoureuse fessée que Donald Trump va bientôt administrer à l’Amérique». Le public hurlait sa joie, certain que la vengeance du prochain président toucherait avant tout les démocrates, les «wokes», les trans, les immigrés, les écolos, les intellos et les défenseurs de la diversité raciale, sans savoir, apparemment, que le pays entier, y compris son peuple en casquettes rouges Maga («Make America great again»), subirait bientôt, pour son bien, bien sûr, les rigueurs de la nouvelle ère Trump.
L’augure de Tucker Carlson valait surtout pour l’économie. Alors que les marchés financiers encaissent le «Liberation Day» – l’annonce prévue mercredi 2 avril d’une herse de droits de douane touchant les économies du monde entier –, un rapport de Goldman Sachs estime à 35 % la probabilité d’une récession prochaine pour une économie qui, deux mois plus tôt, suscitait encore l’envie de la planète. Il cite la crainte d’un regain d’inflation,