Ce fut l’une des initiatives les plus diaboliques de la première présidence Trump. Alors que le milliardaire républicain, élu sur la promesse redoublée de frontières hermétiques et d’expulsions massives, retrouvera la Maison Blanche le 20 janvier, la crainte monte : cherchera-t-il à nouveau à séparer par milliers – voire par millions – les familles immigrées, malgré les garde-fous juridiques censés freiner ses ardeurs populistes et xénophobes ?
Le 4 mars 2017, à peine six semaines après l’investiture de Donald Trump, l’agence Reuters dévoile un projet glaçant de son administration : séparer parents et enfants qui traversent illégalement la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. La méthode est brutale, l’objectif limpide : terroriser les migrants et dissuader quiconque de tenter la périlleuse odyssée vers le «rêve américain». En secret, un programme pilote est déployé au Texas, dans la région d’El Paso. Un an plus tard, en mai 2018, le ministre de la Justice, Jeff Sessions, officialise la mise en place d’une politique de «tolérance zéro» sur toute la frontière.
Récit