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Libération
Les Etats-Unis de Trump

«L’odeur fétide du maccarthysme» : stupeur après l’arrestation à New York d’un étudiant palestinien menacé d’expulsion

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La détention de Mahmoud Khalil, célébrée par Donald Trump comme «la première d’une longue série» au prétexte de la lutte contre l’antisémitisme, marque une nouvelle phase d’une offensive autoritaire contre les voix dissidentes et critiques d’Israël.
Une manifestation en soutien à Mahmoud Khalil, le 10 mars à New York. (Yuki Iwamura/AP)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 11 mars 2025 à 12h41

«Il y a un frisson dans l’air, et ce n’est pas le vent de mars : c’est un frisson de peur et de désespoir, qui ne m’est que trop familier», se désole dans un soupir Marianne Hirsch, invoquant ses origines de fille «de survivants de l’Holocauste» dans «la Roumanie communiste» des années 50, et la hantise de ses «cauchemars d’enfance les plus traumatisants, réveillés par la détention depuis samedi de Mahmoud Khalil», un jeune diplômé palestinien de l’université new-yorkaise de Columbia, arrêté sur le seuil de son logement étudiant par la police migratoire (l’ICE).

La professeure émérite, qui a «passé l’essentiel de [sa] carrière à enseigner la mémoire du fascisme et de l’Holocauste», prononce ces mots douloureux lors d’un rassemblement, lundi 10 mars, entourée d’autres enseignants, de rabbins et de représentants d’organisations de défense des libertés publiques, non loin du campus, réunis pour s’élever contre l’emprisonnement et l’expulsion promise par la Maison Blanche à ce Palestinien de 30 ans, figure et porte-parole des manifestations pro-palestiniennes au sein de l’université l’an dernier. La mise en œuvre d’une promesse de campagne de Donald Trump, largement dénoncée comme un nouveau seuil franchi dans sa dérive autoritaire