Menu
Libération
Récit

L’odyssée centraméricaine de deux journalistes chassés de Cuba

Article réservé aux abonnés
Héctor Luis Valdés et Esteban Rodríguez, collaborateurs d’un site critique envers le régime, ont été mis dans un avion à destination du Nicaragua, qui leur a refusé l’entrée sur son territoire. Après une halte à Panamá, ils ont trouvé refuge au Salvador.
Lors d'une manifestation contre le pouvoir cubain, à La Havane en juillet. (Adalberto Roque/AFP)
publié le 6 janvier 2022 à 19h59

Le 22 novembre, de façon surprenante, le Nicaragua annonçait que les «frères citoyens cubains» pourraient voyager dans le pays sans visa. Peut-être un renvoi d’ascenseur du président autocrate Daniel Ortega à son partenaire idéologique, pour son soutien à la farce électorale du 7 novembre qui lui a permis de se faire réélire pour la quatrième fois. La nouvelle a provoqué à Cuba une ruée sur les billets d’avion La Havane-Managua, vendus autour de 2 000 euros l’aller-retour, soit une année de salaire moyen.

L’intention de la grande majorité des candidats au voyage est de passer aux Etats-Unis, en remontant l’Amérique centrale puis le Mexique pour tenter d’entrer clandestinement chez l’Oncle Sam. Mercredi, deux journalistes cubains indépendants, travaillant pour ADN Cuba, un site critique envers le régime communiste, ont été mis dans un avion vers le Nicaragua, contraints et forcés, mais ne sont jamais arrivés à destination.

Héctor Luis Valdés et Esteban Rodríguez sont proches du mouvement San Isidro, collectif d’artistes exigeant la liberté de création, dont le rôle a été essentiel dans les manifestations antigouvernemen