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Archéologie

«L’un des centres cérémoniels les plus anciens et importants» : une cité maya vieille de 2 800 ans découverte au Guatemala

Au terme de longues fouilles, des chercheurs ont mis au jour un site de 16 km², comprenant de nombreux objets, sculptures et bâtiments qui pourraient éclairer sur cette civilisation d’Amérique centrale.
Deux sculptures anthropomorphes qui «représentent un couple ancestral» sur le site archéologique d'Uaxactun, au Guatemala. ( Guatemalan Ministry of Culture and Sports/AFP)
publié le 30 mai 2025 à 9h07

De quoi inspirer une nouvelle aventure d’Indiana Jones. A la lisière du Mexique, des archéologues ont déterré des vestiges d’une cité maya datant de plus de 2 800 ans, ont annoncé jeudi 29 mai au soir les autorités du Guatemala. Ces trouvailles précieuses sur le site d’Uaxactun, aboutissement d’années de fouilles, pourraient permettre de mieux appréhender cette civilisation préhispanique d’Amérique centrale.

Le site qui s’étend sur environ 16 km² date du préclassique moyen (800-500 avant J.-C.) «s’est révélé être l’un des centres cérémoniels les plus anciens et importants» de cette période de la civilisation maya dans cette région forestière du département de Petén, explique le ministère de la Culture.

La zone luxuriante présente «une composition architecturale remarquable» avec des pyramides, des observatoires astronomiques et des monuments «sculptés avec une iconographie unique de la région». La cité a été baptisée «Los Abuelos» (les grands-parents) en raison de la découverte de deux sculptures anthropomorphes qui «représentent un couple ancestral».

«Ces figures, datées entre 500 et 300 avant J.-C., pourraient être liées à d’anciennes pratiques rituelles de culte aux ancêtres», a ajouté le ministère de la Culture.

En plus de la cité, un autre secteur connu sous le nom de «Petnal» a été découvert où trône une pyramide de 33 mètres de hauteur ornée de fresques datant du préclassique, ainsi qu’un site appelé «Cambrayal» qui comporte «un système de canaux unique» de transport de l’eau. «L’ensemble de ces trois sites forme un triangle urbain jusqu’alors inconnu», souligne le communiqué.

«Grand puzzle»

Le directeur du projet archéologique, le Slovaque Milan Kovác, a expliqué lors d’une conférence de presse que les «fouilles préliminaires» avaient commencé en 2023 et que depuis le début de l’année elles s’étaient étendues à «plus grande échelle» pour «comprendre sa chronologie et aussi l’importance politique et rituelle» du site dans la région.

La directrice adjointe du projet, Dora Garcia, a ajouté que la «quantité de données» et les «nouveaux artefacts» découverts fournissent «plus d’informations» pour «continuer à reconstruire la culture maya» de Petén. «Chaque petit morceau que nous pouvons obtenir des fouilles est fondamental pour nous ; c’est comme une pièce du grand puzzle que nous assemblons», a-t-elle déclaré.

De grandes contributions à l’humanité

La civilisation maya s’est étendue sur des territoires qui occupent actuellement le sud du Mexique, le Guatemala, le Belize, le Salvador et le Honduras, et son existence remonte à au moins 2 000 avant J.-C., connaissant son apogée pendant la période classique, entre 400 et 450 après J.-C.

Les Mayas ont été l’une des plus grandes civilisations préhispaniques d’Amérique et ont laissé de grandes contributions à l’humanité, comme la découverte du chiffre zéro. Ils ont également développé un système avancé d’écriture hiéroglyphe et avaient développé un calendrier qui continue d’étonner archéologues et astronomes.

Les Mayas ont légué la culture du maïs, du cacao et, selon certains, du chewing-gum (provenant de la sève d’un arbre qui était cuite), la gomme à mâcher. Au Guatemala, 22 groupes ethniques sont d’origine maya, représentant 42 % des 18 millions d’habitants, la plupart vivant dans la pauvreté.