Sur le moment, Holly LaFavers panique complètement. Dimanche 4 mai, la journée avait pourtant commencé en douceur. Comme chaque fin de semaine, cette Américaine de 46 ans se préparait tranquillement pour aller à l’église. Son fils, Liam, 8 ans, chevauchait avec innocence sa trottinette dans la rue. Quand une arrivée imprévue a tout bouleversé : un livreur, avec des boîtes de sucettes d’une dizaine de kilos chacune.
Un colis. Puis, un autre. Et encore un autre… En tout, l’homme empile 22 cartons sur le palier de cette famille du Kentucky (Etats-Unis). Plus de 220 kilos de sucrerie. Soit une montagne de quelque 50 600 bonbecs. Effarée, Holly LaFavers parvient à recaler dans la foulée et de justesse un deuxième livreur lui rapportant 8 boîtes de friandises supplémentaires. Surtout, comme elle le raconte au New York Times, elle entend son fils s’écrier gaiement : «Maman, mes Dum-Dums sont là !».
Certes, la mère de famille avait eu plus tôt ce matin-là un mauvais pressentiment. En faisant ses courses, elle avait bien remarqué que son compte était dans le rouge. En l’occurrence 4 200 dollars (3 700 euros) manquaient à l’appel. Mais elle était loin d’imaginer qu’une petite gaffe de Liam était à l’origine de ce trou béant dans ses finances. Interdite, elle se tourne alors vers son fils et obtient des explications : il voulait organiser un carnaval pour ses copains. Et a par erreur, acheté 70 000 sucettes sur le site d’e-commerce Amazon.
300 dollars de films
Liam est loin d’être le seul enfant à avoir atomisé une partie des économies familiales après un clic malencontreux. Comme le rappelle le New York Times, en 2022 un garçon avait dépensé 980 dollars dans le jeu en ligne Roblox. Dans un aéroport, un bambin de 3 ans qui jouait sur un portable a déjà fait perdre 300 dollars en films à ses parents. Pour éviter ce genre de désagrément, certaines entreprises de jeux en ligne comme Epic, le créateur de Fortnite, proposent de contester les achats indésirés. Les appareils Apple pour les enfants comprennent eux des fonctionnalités «demander d’acheter» afin de faire valider toute emplette par des adultes.
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Pour autant, dans le cas de Liam, Amazon refuse dans un premier temps de reprendre les bonbons puisqu’il s’agit de nourriture. Désespérée Holly LaFavers fait alors appel à la solidarité de ses voisins. «Bonjour à tous ! Liam a commandé 30 boîtes de Dum-Dums et Amazon ne me permet pas de les renvoyer. Vente : boîte à 130 dollars. Toujours scellé», écrit-elle sur Facebook. Le message insolite suscite très vite une vague de solidarité. Un chiropracteur local propose de racheter deux paquets. Une banque en demande trois. Dans la foulée, l‘affaire attire aussi l’attention des journalistes du pays.
«Je les donne»
L’œil des caméras a-t-il motivé Amazon à se montrer indulgent ? La société fondée par Jeff Bezos a depuis accepté de rembourser la quadragénaire. Dans un courriel, la multinationale dit avoir «travaillé directement» avec elle «pour transformer une situation délicate en quelque chose d’agréable». Toutefois, l’entreprise ne reprendra pas les cartons.
Alors, en guise de remerciements, Holly LaFavers les offre. «Je les donne aux personnes qui m’ont proposé de les acheter», raconte-t-elle. Des associations caritatives, une école et une église ont elles aussi reçu un colis gourmand. Quant à Liam, que lui est-il arrivé ? Le petit garçon n’a depuis plus le droit de naviguer sur internet. L’enfant, toutefois, pourra très bientôt revoir et goûter autant de sucettes qu’il le désire : Spangler Candy Co, l’entreprise qui fabrique les Dum-Dums, l’a invité à visiter son usine.