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C’est un soutien de taille qui vient garnir les rangs de la majorité d’Américains en faveur du droit à l’avortement. Dans ses mémoires à paraître le 8 octobre, Melania Trump, l’ancienne première dame des Etats-Unis explique pourquoi elle soutient fermement le droit à l’IVG. Le quotidien britannique The Guardian s’est procuré les bonnes feuilles du livre et en a publié quelques extraits ce mercredi 2 octobre.
«Il est impératif de garantir aux femmes l’autonomie nécessaire pour décider de leur préférence quant au fait d’avoir des enfants, en fonction de leurs convictions personnelles, sans aucune intervention ou pression du gouvernement», y assure Melania Trump. Avant d’ajouter : «Pourquoi quelqu’un d’autre que la femme elle-même aurait le pouvoir de déterminer quoi faire de son corps ? Le droit fondamental d’une femme à la liberté individuelle, à sa propre vie, lui donne le pouvoir d’interrompre sa grossesse si elle le souhaite.»
Cette position en faveur des droits des femmes et de l’avortement, l’ancienne mannequin assure la défendre depuis des années : «Restreindre le droit d’une femme à choisir d’interrompre une grossesse non désirée revient à lui refuser le contrôle de son propre corps. Cette conviction m’a accompagnée tout au long de ma vie d’adulte.»
La question du droit à l’avortement est centrale dans le duel du 5 novembre opposant son mari Donald Trump à la vice-présidente démocrate Kamala Harris, qui ne cesse de dénoncer ses volte-face sur le sujet.
Pour Donald Trump, il revient à chaque Etat de décider
En matière d’avortement, l’ancien président souffle le chaud et le froid. Durant son mandat, Donald Trump a nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême. En 2022, ces juges ont aboli la garantie fédérale à l’interruption volontaire de grossesse. Une mesure saluée par les ultraconservateurs et la communauté évangélique. Mais ces derniers temps, la position du candidat en la matière oscille et bringuebale. L’homme de 78 ans sait bien que la question est ultrasensible dans le pays, d’autant que l’opinion publique américaine défend majoritairement le droit à l’IVG.
Dans ses récentes déclarations, le milliardaire a estimé qu’il revient à chaque Etat de décider de sa législation, se disant simplement favorable à des exceptions, notamment en cas de viol, d’inceste ou de menace pour la vie de la mère, tentant ainsi de se placer en défenseur des droits reproductifs. Mercredi, sur X (anciennement Twitter), il a martelé son opposition à une interdiction fédérale du droit à l’avortement et promis, en cas de retour à la Maison Blanche, d’opposer son «véto» à toute tentative en ce sens. Inconcevable pour certains ultraconservateurs qui accusent le candidat de trahir le mouvement anti-avortement en ajustant son positionnement sur ce thème clé de l’élection.
Récit
Le 30 août, sur Fox News, Donald Trump s’est demandé s’il voterait pour protéger le droit à l’avortement en Floride en novembre. Avant de finalement affirmer qu’il voterait «non». A lire les lignes écrites par Melania Trump, on peut déduire que son épouse votera l’inverse.
Dans le camp démocrate, les réactions aux propos de l’ancienne première dame dans ses mémoires ne se sont pas fait attendre. «Malheureusement pour les femmes américaines, le mari de Mme Trump n’est pas du tout d’accord avec elle et c’est la raison pour laquelle plus d’une Américaine sur trois vit sous le coup de l’interdiction de l’avortement décrétée par Trump, qui menace leur santé, leur liberté et leur vie», a ainsi fait savoir Sarafina Chitika, porte-parole de la campagne de Kamala Harris, dans un communiqué. «Donald Trump a été on ne peut plus clair : s’il gagne en novembre, il interdira l’avortement dans tout le pays, punira les femmes et restreindra leur accès aux soins de santé reproductive.»
Avant d’évoquer la question de l’avortement dans son livre, The Guardian rapporte que Melania Trump a plusieurs fois fait part de ses désaccords avec son mari sur certains aspects de la politique d’immigration, notamment en tant qu’immigrante elle-même : «Les désaccords politiques occasionnels entre mon mari et moi font partie de notre relation, écrit-elle, mais je pensais qu’il valait mieux les aborder en privé plutôt que de le défier publiquement.»