Le premier rendez-vous avec les urnes donné à l’ensemble des Américains depuis le chaos des lendemains de scrutin en 2020 ravive une tradition implacable aux Etats-Unis : les élections de mi-mandat se présentent à tout nouvel arrivant à la Maison Blanche comme l’échéance rituelle d’une correction, un sale moment à passer, ou tout du moins un exercice d’humilité, pour mieux repartir aussitôt de l’avant, vers la prochaine campagne – et se faire réélire, souvent, à peine deux ans plus tard. Depuis la guerre de Sécession, seules des configurations historiques hors normes, en 1934 et 2002, permirent à Franklin D. Roosevelt et George W. Bush de déjouer cette fatalité. Et bien des présidents alors plus populaires que ne l’est aujourd’hui Joe Biden ont ainsi essuyé des dérouillées symboliques et concrètes lors de leurs premières midterms, enregistrant la perte de dizaines de sièges au Congrès, Clinton et Obama en tête.
Est-elle dès lors inéluctable, et à relativiser, cette débâcle promise depuis des semaines aux démocrates, par la conjuration des son