Léger sourire en coin, esprit taquin et habituelle démarche un peu raide, Joe Biden s’avance sur l’estrade dressée dans la State Dining Room de la Maison Blanche. Il est 16 h 15 mercredi à Washington, les élections de mi-mandat de la veille n’ont pas encore livré leur verdict définitif, notamment en Arizona, en Géorgie et dans le Nevada, trois Etats cruciaux pour le contrôle du Sénat. Mais le président démocrate en sait suffisamment pour se présenter face aux médias et s’adresser, à travers eux, au peuple américain et à ses rivaux.
«Nous avons eu une élection hier, commence-t-il. Et ce fut un bon jour, je pense, pour la démocratie. Et je pense que ce fut un bon jour pour l’Amérique.» Gangrenée par l’argent et les lobbys, fragilisée par une Cour suprême réactionnaire, martyrisée par Donald Trump et ses disciples, cette république américaine, dont Joe Biden a fait de la défense l’ultime sacerdoce de sa très longue carrièr