Les experts de la météo des plages se sont ravisés : ni vague ni raz-de-marée conservateur à signaler sur les bancs du Congrès ou dans les capitoles des Etats, depuis que le dépouillement des suffrages a commencé à livrer ses premiers enseignements mardi soir. Cette déconvenue de leaders républicains néanmoins triomphateurs, mais aux sourires de façade, est en partie imputable à une meilleure portée qu’attendu des chevaux de bataille démocrates. La défense du droit d’accès à l’IVG, notamment, a permis au parti présidentiel de résister, et céder moins de terrain qu’aucun autre depuis vingt ans lors d’élections de mi-mandat.
Analyse
Mais tout examen des responsabilités dans l’échec de la razzia annoncée ne peut conduire qu’à Donald Trump. Aujourd’hui commandeur officieux mais incontournable du camp conservateur, il s’était largement projeté en éleveur de champions dans cette élection. Un scrutin qu’il envisageait à la fois comme le premier acte de sa revanche, et un tremplin vers le second : sa reconquête de la Maison Blanche dans deux ans. Trump entendait officialiser dès mardi prochain sa candidature, et il a sans doute trop émis de signes aguicheurs en ce sens pour en différer l’annonce sans perdre la face. Mais l’auréole conférée par ces midterms sera alors tout l’inverse de celle du leader incontesté et faiseur de roi qu’il escomptait.
Car, dans la bataille pour le contrôle du Sénat notamment, mais aussi sur le front de plusieurs Etats clés dont les républicains pouvaient espérer