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Disparition

Mort de Hebe de Bonafini, symbole de la résistance contre la dictature argentine

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A la tête des Mères de la place de Mai, elle réclamait justice pour les 30 000 disparus, dont ses deux fils, victimes du régime militaire. Après le retour de la démocratie, elle avait terni son image par des prises de position de plus en plus radicales. Elle s’est éteinte à 93 ans.
Hebe de Bonafini (au centre), lors de la dernière Marche de la résistance des Mères de la place de Mai, en 2006 à Buenos Aires. (Juan Mabromata /AFP)
par Mathilde Guillaume, Correspondante à Buenos Aires
publié le 21 novembre 2022 à 13h30
(mis à jour le 21 novembre 2022 à 13h30)

L’image de la dame au foulard blanc avait fait le tour du monde. De passage en Argentine, des rock stars comme Sting ou Bruce Springsteen tenaient à la rencontrer. U2 avait écrit une chanson en son honneur, Mothers of the Disappeared, et l’avait invitée sur scène lors d’un concert à Buenos Aires en février 1998. Dimanche, la vice-présidente argentine, Cristina Kirchner, a confirmé sur son compte Twitter le décès de Hebe de Bonafini, présidente des Mères de la place de Mai, à l’âge de 93 ans : «Ma très chère Hebe, Mère de la Place de Mai, symbole mondial de la lutte pour les droits humains, fierté de l’Argentine. Dieu t’a rappelée aujourd’hui […] Simplement merci, pour toujours.»

Icône radicale de la résistance contre la dictature civico-militaire (1976 à 1983), Hebe de Bonafini a dédié la moitié de sa vie à la quête de justice. Pour ses deux fils, Raúl et Jorge, et sa belle-fille, enlevés, torturés et «disparus» par la junte, et pour les 30 000 autres Argentins qui ont subi le même sort : étudiants, ouvriers ou militants politiques considérés «subversifs».

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