L’image de la dame au foulard blanc avait fait le tour du monde. De passage en Argentine, des rock stars comme Sting ou Bruce Springsteen tenaient à la rencontrer. U2 avait écrit une chanson en son honneur, Mothers of the Disappeared, et l’avait invitée sur scène lors d’un concert à Buenos Aires en février 1998. Dimanche, la vice-présidente argentine, Cristina Kirchner, a confirmé sur son compte Twitter le décès de Hebe de Bonafini, présidente des Mères de la place de Mai, à l’âge de 93 ans : «Ma très chère Hebe, Mère de la Place de Mai, symbole mondial de la lutte pour les droits humains, fierté de l’Argentine. Dieu t’a rappelée aujourd’hui […] Simplement merci, pour toujours.»
Queridísima Hebe, Madre de Plaza de Mayo, símbolo mundial de la lucha por los Derechos Humanos, orgullo de la Argentina. Dios te llamó el día de la Soberanía Nacional… no debe ser casualidad. Simplemente gracias y hasta siempre. pic.twitter.com/TVUfmywmAi
— Cristina Kirchner (@CFKArgentina) November 20, 2022
Icône radicale de la résistance contre la dictature civico-militaire (1976 à 1983), Hebe de Bonafini a dédié la moitié de sa vie à la quête de justice. Pour ses deux fils, Raúl et Jorge, et sa belle-fille, enlevés, torturés et «disparus» par la junte, et pour les 30 000 autres Argentins qui ont subi le même sort : étudiants, ouvriers ou militants politiques considérés «subversifs».
Rendez-vous devant le palais présidentiel
En plein état de siège, Hebe de Bonafini comme d’autres dizaines de mères