On l’avait étiqueté «président le plus humble du monde». Après son élection à la fonction suprême en 2009, il continuait à conduire sa propre Coccinelle bleue, modèle 1987, et préférait vivre dans sa ferme plutôt qu’au palais présidentiel. Mais au-delà de son image de frugalité et de bonhomie, c’est son parcours digne d’un roman et le bilan positif de ses cinq ans de mandat qui ont fait de «Pepe» (diminutif de José, son vrai prénom) Mujica une figure majeure de la gauche latino-américaine, tendance social-démocrate, réformiste et pragmatique. Loin du socialisme cubain calqué sur l’URSS ou du messianisme du Vénézuélien Hugo Chávez.
José Mujica fut le 40e président de la République orientale de l’Uruguay, longtemps connue comme «la Suisse de l’Amérique latine», un îlot démocratique pionnier dans l’instauration de l’Etat-providence, assombri par une parenthèse noire : une dictature d’abord civile puis militaire, entre 1973 et 1985. Né en 1935, Mujica est un militant de gauche qui passe, en 1964, à la lutte armée avec le mouvement des Tupamaros, une guérilla marxiste-guévariste, qui prend pour modèle la révolution cubaine.
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