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Disparition

Mort de l’ex-président uruguayen Pepe Mujica, star modeste de la gauche latino-américaine

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L’ex-guérillero avait passé douze ans en prison avant de présider l’Uruguay entre 2010 et 2015, marquant tout le continent avec ses avancées sociales, du mariage pour tous à la dépénalisation du cannabis, mais aussi son humour et son refus du luxe. Il est mort ce mardi 13 mai à 89 ans.
José Mujica en juin 2013, à la fin de son mandat) avait refusé de vivre dans le palais présidentiel de Montevideo, préférant rester avec sa femme dans sa maison de 50 m2, proche de la capitale. (AFP)
publié le 13 mai 2025 à 21h28

On l’avait étiqueté «président le plus humble du monde». Après son élection à la fonction suprême en 2009, il continuait à conduire sa propre Coccinelle bleue, modèle 1987, et préférait vivre dans sa ferme plutôt qu’au palais présidentiel. Mais au-delà de son image de frugalité et de bonhomie, c’est son parcours digne d’un roman et le bilan positif de ses cinq ans de mandat qui ont fait de «Pepe» (diminutif de José, son vrai prénom) Mujica une figure majeure de la gauche latino-américaine, tendance social-démocrate, réformiste et pragmatique. Loin du socialisme cubain calqué sur l’URSS ou du messianisme du Vénézuélien Hugo Chávez.

José Mujica fut le 40e président de la République orientale de l’Uruguay, longtemps connue comme «la Suisse de l’Amérique latine», un îlot démocratique pionnier dans l’instauration de l’Etat-providence, assombri par une parenthèse noire : une dictature d’abord civile puis militaire, entre 1973 et 1985. Né en 1935, Mujica est un militant de gauche qui passe, en 1964, à la lutte armée avec le mouvement des Tupamaros, une guérilla marxiste-guévariste, qui prend pour modèle la révolution cubaine.

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