Elle est morte là exactement où elle était née quatre-vingt-seize années plus tôt, dans le village de Plains, en Géorgie, au côté de son mari Jimmy. Mais l’itinéraire de Rosalynn Carter l’aura conduite de campagnes menées à travers les Etats-Unis en voyages officiels et missions humanitaires partout autour du monde, via le Bureau ovale, d’où elle a œuvré au côté de son présidentiel époux de 1977 à 1981 à émanciper le statut de première dame, d’un rôle d’hôtesse en chef de la Maison Blanche à celui d’actrice affirmée du pouvoir politique américain. L’annonce de sa disparition dimanche 19 novembre a suscité des hommages d’une ampleur transpartisane devenue rarissime aux Etats-Unis, des grandes voix du parti démocrate aux confins conservateurs du spectre idéologique, honorant à l’unisson un quasi-siècle de combats et de conquêtes sur les fronts où ses convictions l’avaient conduite. En premier lieu, la reconnaissance des enjeux de santé mentale, la prise en charge digne des personnes en situation de dépendance, l’égalité de droits entre hommes et femmes – sans être toujours adoubée par le mouvement féministe, pour n’avoir par exemple pas été favorable, du fait de ses convictions religieuses, au droit à l’IVG.
Dans un communiqué commun, Joe et Jill Biden louent cette femme ayant «tracé sa propre voie, inspirant une n