Ramadan Darwish Mustafa Rajab, 100 ans.
Mariam Majid Moussa Khfajaah, 32 ans.
Sarah Akram Fawad Abu Safi, 12 ans.
Yazin Ahmed Naiam Doidar, 1 an.
Quatre noms, quatre vies arrachées à Gaza. A douze mille kilomètres de là, dans la quiétude de Santa Fe, capitale du Nouveau-Mexique, des habitants se relaient depuis quelques jours pour dire à voix haute l’identité et l’âge de chacune des victimes d’un massacre qui dure depuis deux ans. 68 225 Gazaouis, auxquels s’ajoutent les 831 civils israéliens et étrangers assassinés lors du massacre terroriste du 7 octobre 2023. «Nous pleurons ensemble toutes les vies perdues. Nous prononçons leurs noms. Pour ne pas oublier», martèlent les organisateurs.
Le rituel a commencé le mercredi 1er octobre, au coucher du soleil, et doit se poursuivre jusqu’à lundi soir. Cinq jours et cinq nuits ininterrompus, face au sanctuaire de la Vierge de Guadalupe, protectrice des opprimés. Le décor est minimaliste : deux bancs, une dizaine de chaises et un barnum font face à un pupitre disposé à côté de la statue de la vierge brune, icône métisse vénérée à travers l’Amérique latine. Deux lourds volumes reliés, totalisant 1 200 pages, contiennent l’interminable litanie, à raison de 58 noms par page. Sur la couverture, une phrase : «This genocide will not be nameless.» Ce génocide ne restera pas anonyme.
Chaque volontaire s’avance, parfois tremblant, pour lire environ dix minutes. Certains butent sur la prononciation des patronymes arabes ; d’autres mar