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Libération
Reportage

Nouvelle organisation de la police à Minneapolis : «Nous sommes divisés comme jamais»

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Violences policières, une colère mondialedossier
Les habitants de la ville démocrate doivent se prononcer ce mardi sur une nouvelle organisation de la police moins axée sur la sécurité. Un référendum qui suscite autant d’espoir que d’inquiétudes, un an et demi après le meurtre de George Floyd par le policier Derek Chauvin.
Devant la tombe de George Floyd, un an après son assassinat par le policier Derek Chauvin. Le 25 mai à Minneapolis. (Christian Monterrosa/AP)
par Jérome Chateau, correspondance à Minneapolis
publié le 2 novembre 2021 à 8h30

Afro-Américaines originaires de Minneapolis, LaTrisha Vetaw et Kristel Porter briguent un siège au conseil municipal dans les deux circonscriptions des quartiers nord. Là où réside la plus grande communauté noire. Là, aussi, où sévissent les gangs. Comme tous les candidats, Kristel Porter sonne aux portes, discute avec les électeurs. Et assure ne recevoir que des témoignages d’inquiétude face à l’éventuel démantèlement de la police, sur lequel les habitants sont appelés ce mardi à se prononcer. La hausse notable de l’insécurité – la ville a connu l’an dernier un nombre record de meurtres et une hausse de 17 % des crimes violents – nourrit les anxiétés. Cet été, quatre enfants ont été tués par des balles perdues, dont une fillette alors qu’elle sautait sur son trampoline. «Beaucoup vivent dans la terreur et se demandent s’ils obtiendront de l’aide, vu les faibles ressources en matière de sécurité. Notre communauté n’a pas été invitée à discuter de la question soumise au vote», déplore la candidate.

LaTrisha Vetaw abonde : «La question posée n’apporte aucune réponse sur la façon de traiter la brutalité policière. Lorsque les organisateurs ont lancé leur campagne sous le slogan “Defund the Police” [littéralement “réduisez les budgets de la police”, qui invite à mieux repenser la mission des forces de l’ordre, ndlr] ils avaient dit qu’i