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Libération
Récit

Opposant vénézuélien assassiné au Chili : un an après, l’ombre de Maduro plane plus que jamais

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La justice chilienne, qui enquête sur l’assassinat de Ronald Ojeda à Santiago en février 2024, juge de plus en plus probable que le gouvernement vénézuélien ait commandité le meurtre. Ce qui serait une première inquiétante.
Le président vénézuélien, Nicolás Maduro, salue ses partisans le jour de son investiture pour un troisième mandat au palais présidentiel de Miraflores à Caracas, au Venezuela, le 10 janvier. (Cristian Hernandez/AP)
publié le 10 février 2025 à 21h17
(mis à jour le 11 février 2025 à 11h37)

Jeudi 21 février 2023, au petit matin, Ronald Ojeda est embarqué par cinq officiers de la police judiciaire chilienne (PDI). Cet ancien militaire vénézuélien, opposant notoire au gouvernement Maduro, habite à Santiago depuis six ans et son exil forcé du Venezuela, quand il s’est évadé avec sept autres officiers mutins lors d’un transfert entre deux prisons. Il se présente comme un ex-prisonnier politique, dit avoir été torturé et vient d’obtenir l’asile au Chili. Les caméras de surveillance de l’immeuble montrent l’homme en caleçon, extirpé de son appartement devant sa femme et son fils de 6 ans, les mains menottées dans le dos, poussé dans l’ascenseur puis embarqué dans un véhicule, gyrophares allumés.

Auprès des enquêteurs, sa compagne s’étonne de l’accent vénézuélien d’un des agents. Et pour cause. Le mandat présenté au gardien est un faux, et les tenues ainsi que la Nissan Versa des cinq hommes ont été volées. Neuf jours plus tard, le corps démembré de Ronald Ojeda est retrouvé enveloppé de chaux – pour accélérer sa décomposition – dans une valise, elle-même enterrée sous 1,50 mètre de béton dans un bidonville de la capitale chilienne. Des habitants ont informé la police que l’endroit est une planque d’un gang vénézuélien tristement célèbre, le «Tren de Aragua».