Les manifestations contre les bombardements de Tsahal sur la bande de Gaza se sont tues depuis quelques semaines. Dans les artères de Santiago subsistent d’innombrables affiches qui stigmatisent le gouvernement israélien qualifié d’«Etat génocidaire», «qui a assassiné 2 000 enfants ces deux dernières semaines», ou qui «tue un Palestinien toutes les quatre minutes». A 13 000 kilomètres de l’enclave gazaouie, le Chili abrite en effet la plus grande diaspora palestinienne en dehors du Moyen-Orient, estimée à 500 000 personnes.
«Le soutien du début s’essouffle, mais c’est presque logique. Au départ, tous ceux qui ont un pote ou un collègue d’origine palestinienne étaient sensibilisés par le massacre en cours, puis tout s’est tassé», explique Yamil, 24 ans, étudiante au Centre d’études arabes de l’université du Chili. Une partie de sa famille vit encore à Beit Jala, une ville de Cisjordanie entre Bethléem et Jérusalem. «Noël, la nouvelle année et les vacances qui arrivent, les Chiliens ont de quoi s’occuper. Nous autres qui avons des proches vivant à Gaza ou dans les territoires voisins, on tente de maintenir le contact malgré les coupures imposées par Israël. On vit dans une angoisse qui ne s’arrête jamais.» Attablée à une terrasse