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Libération
Guerre commerciale

Panique boursière : Trump calme le jeu avec la Chine et le patron de la Fed

Face aux dégringolades nées de ses déclarations intempestives, le président américain a choisi de tempérer ses colères contre son grand rival asiatique et le président de la banque centrale américaine.
Donald Trump le 21 avril lors de la chasse aux œufs à la Maison Blanche. (Brendan Smialow /AFP)
publié le 23 avril 2025 à 7h51

Cela suffira-t-il à calmer l’incendie ? En deux déclarations, Donald Trump a en tout cas réussi à donner une bulle d’air aux bourses asiatiques et au dollar. En marge d’une cérémonie à la Maison Blanche mardi 22 avril, le président américain a laissé entrevoir un début de trêve dans la guerre commerciale qu’il mène depuis le début de son mandat avec la Chine.

Convenant que les surtaxes de 145 % dont il a décidé contre Pékin étaient «très élevées», il a assuré qu’elles allaient «baisser de façon substantielle». «Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre», a-t-il poursuivi, ajoutant toutefois que «l’on ne reviendra pas à zéro». «Nous allons être très gentils, ils vont être très gentils et nous verrons bien ce qui se passe», a ajouté le milliardaire républicain à propos des Chinois, qui ont répliqué à ces taxes imposées en avril par des droits de douane réciproques à hauteur de 125 % sur les produits américains, provoquant non seulement une crise boursière sur toute la planète et une panique chez les consommateurs américains.

Revirement américain, méfiance chinoise

«Au bout du compte, il faudra qu’ils arrivent à un accord, parce que sans ça, ils ne pourront plus commercer avec les Etats-Unis», a-t-il averti. «C’est nous qui fixerons les termes de l’accord et ce sera un accord équitable. Je pense que c’est un processus qui va aller assez vite», a-t-il pronostiqué.

Les intentions de Donald Trump sont reprises à l’unisson par ses affidés de la Maison Blanche, son secrétaire au Trésor, Scott Bessent, déclarant, encore à rebours des intentions américaines initiales, que les surtaxes agissaient comme un embargo commercial bloquant des échanges de biens de part et d’autre. La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a de son côté assuré que les négociations pour parvenir à un accord avec Pékin avançaient «très bien».

Le son de cloche, qui a permis aux bourses asiatiques de reprendre des couleurs, est différent en Chine, qui se tourne désormais vers l’Union européenne et le Royaume-Uni. «Dans le contexte actuel d’intimidation unilatérale généralisée, la Chine et le Royaume-Uni ont la responsabilité de protéger l’ordre commercial multilatéral», a déclaré son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, à son homologue britannique, David Lammy, au téléphone ce mardi. Un appel du pied renouvelé lors d’une autre conversation téléphonique avec la cheffe de la diplomatique autrichienne, Beate Meinl-Reisinger.

Trump calme le jeu avec la Fed

Sur le front intérieur, Trump a également appuyé temporairement sur le bouton stop dans son offensive en direction de Jerome Powell. L’imprévisible républicain a assuré mardi qu’il «n’avait pas l’intention» de renvoyer le patron de la Fed, la puissante banque centrale américaine, dont il réclamait pourtant la fin du mandat alors que ce dernier refusait d’assouplir les taux américains pour soutenir l’économie américaine.

Après l’avoir encore qualifié lundi d’«immense loser», Donald Trump semble vouloir apaiser les choses, alors que ses virulentes critiques avaient fait tanguer les marchés financiers. «J’aimerais le voir un peu plus actif» dans la baisse des taux, a toutefois répété le président, qui plaide de manière répétée pour un rythme plus soutenu d’assouplissement monétaire de la part de la banque centrale américaine, afin de soutenir l’économie. «S’il ne le fait pas, est-ce que c’est la fin ? Non», a encore dit Donald Trump.