C’était le plus grand rassemblement depuis le 7 décembre et le début des contestations qui ont fait au moins 45 morts, après la destitution du président Pedro Castillo. Jeudi, des dizaines de délégations venues du sud, du nord et du centre du pays ont grossi les rangs, portant à plusieurs milliers le nombre de manifestants dans les rues de Lima. Plus de 11 000 policiers étaient déployés et des véhicules blindés disposés dans le centre-ville.
Pour venir manifester, Emer Dueña Rosales a passé plus de vingt-quatre heures dans un bus. Il porte la voix des habitants de la province andine d’Acomayo, 27 000 habitants, à 1 300 km de Lima. «Nous, les gens des provinces, des villages, on ne nous écoute pas. On ne nous considère pas. C’est pour ça que nous sommes venus jusqu’à la capitale.»
Reportage
Des centaines de manifestants de Lima et des districts alentour se sont joints au cortège, notamment des enseignants, des étudiants, des commerçants et des ouvriers venus soutenir «leurs frères». «Eux viennent de très loin, ils ont dû arrêter de travailler plusieurs jours, on leu