Le 7 décembre, quand Dina Boluarte s’est réveillée, elle était vice-présidente du Pérou. Le soir, c’est dans la peau de la présidente du pays qu’elle s’est couchée. Entre-temps, elle avait tourné le dos à Pedro Castillo, à la tête du Pérou depuis dix-sept mois, qui avait tenté sans motif valable de dissoudre le Parlement avant d’être démis de ses fonctions par ces mêmes parlementaires. En pole position pour lui succéder selon la Constitution, Dina Boluarte est devenue dans la foulée la première femme présidente dans l’histoire de ce pays de 33 millions d’habitants qui change de chef d’Etat comme de chemise (six en six ans).
Depuis, sa prise de pouvoir est fortement contestée dans toute une partie rurale du Pérou qui avait voté massivement pour Castillo. Dans la rue, des manifestants brandissent des pancartes «Dina assassine» ou «dehors l’usurpatrice, dehors la traîtresse», des photos de la Présidente collées sur des dessins de