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Plus rien n’arrête Nayib Bukele, le président du Salvador

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Le parti créé par le chef de l’Etat pourrait contrôler les deux tiers de la chambre des députés. De quoi inquiéter les détracteurs de ce populiste autoritaire, dont l’aura dépasse largement les frontières de son petit pays d’Amérique centrale.
Nayib Bukele lors d'une conférence de presse à San Salvador dimanche. (Stanley Estrada/AFP)
publié le 2 mars 2021 à 6h57

Le bouillant président du Salvador n’aura plus besoin d’investir le Parlement avec des hommes armés pour forcer les députés à voter ses lois, comme il l’avait fait il y a un an. Dimanche, le parti créé par Nayib Bukele, Nuevas Ideas (Nouvelles Idées), a remporté les élections législatives par un véritable raz-de-marée. Les sondages, puis les premières projections (les résultats définitifs sont attendus dans le courant de la semaine), le créditaient d’environ 65% des suffrages, de quoi détenir à l’assemblée monocamérale de 84 membres. Et de s’offrir la majorité, voire la majorité qualifiée des deux tiers, nécessaire pour adopter des réformes constitutionnelles.

L’homme de 39 ans, qu’on surnomme «le président millenial», devrait ainsi pouvoir se passer d’un pacte avec la Grande alliance pour l’unité nationale (Gana, centre droit), son ancienne formation, qui continue à se présenter comme «le parti du Président» et à utiliser son image sur ses affiches. Encore une particularité de ce pays d’Amérique centrale de 6,5 millions d’habitants (et 2,5 millions d’expatriés, en majorité aux Etats-Unis) : deux forces politiques se réclament du même dirigeant.

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Nayib Bukele, fils d’un commerçant d’origine palestinienne, parachève ainsi son œuvre de remodelage du paysage politique, deux ans après