Pour Donald Trump, choisir son colistier ressemble à un épisode de The Apprentice. Cette émission de téléréalité, qui a assis sa célébrité sur le plan national à partir du début des années 2000, avait bâti son image, auprès de millions d’Américains, de magnat de l’immobilier à succès, alors qu’il enchaînait les faillites. Même suspense, même tonalité impitoyable, même objectif purement transactionnel : l’ancien président considère les prétendants à la vice-présidence non pour leur compétence, mais pour ce qu’ils pourraient lui apporter – en termes de segment de l’électorat, mais le plus souvent, en termes d’argent et d’accès aux gros donateurs républicains.
Au fil des semaines, puisque l’ancien président a fait miroiter l’annonce de son colistier à chaque événement public – il devrait finalement le faire ce lundi lors de la Convention républicaine à Milwaukee (Wisconsin) –, on s’attendrait presque à l’entendre crier le gimmick de l’émission. Quand Trump, sourire carnassier, virait les candidats depuis la boardroom : «You’re fired !»
Pour ces prétendants potentiels, l’exercice est acrobatique. Trump les a, pour la plupart, déjà humiliés publiquement. Ces ambitieux n’ont qu’à regarder l’histoire récente pour savoir que l’ex-président n’a aucune loyauté ni gratitude, même envers son bras droit. En 2016, Donald Trump av