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Libération
Frisson orbital

Pour Jeff Bezos, l’heure du grand envol

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L’homme le plus riche du monde doit s’envoler ce mardi pour le premier vol habité de sa société Blue Origin. Un pari fou et une avancée de plus pour le tourisme spatial.
Jeff Bezos en avril, aux manettes de la navette Blue Origin (Isaiah Downing/REUTERS)
par Philippe Coste, correspondance à New York
publié le 20 juillet 2021 à 7h45

Si la météo se plie aux désirs du boss, la fusée New Shepard crèvera le ciel du Texas ce mardi à 15 heures (heure française), emportant dans sa capsule pour un vol de onze minutes à 100 kilomètres d’altitude, la frontière de l’espace, un échantillon des plus arbitraires de l’humanité : Jeff Bezos, fondateur d’Amazon et promoteur de Blue Origin, l’opérateur spatial, son frère Mark Bezos, dirigeant multimillionnaire du site de boursicotage en ligne Robin Hood, accompagnés par deux ambassadeurs de 7,8 milliards de terriens.

Wally Funk, 82 ans, évincée soixante ans plus tôt du projet Mercury 13 – indépendant de la Nasa et cofinancé par l’Etat, abandonné suite à la perte du soutien du Congrès et de l’agence spatiale, qui ne voulait pas de femmes dans l’espace – verra l’injustice sexiste réparée par quelques minutes d’apesanteur. La plus âgée des astronautes sera accompagnée par le plus jeune passager de la saga spatiale : Oliver Daemen, 18 ans, s’est fait offrir par papa, le banquier d’investissement néerlandais Joes Daemen, un billet à plus de dix millions de dollars pour l’excursion estivale du 20 juillet et doit sa chance au désistement d’un anonyme qui avait, lui, acheté sa place aux enchères pour la bagatelle de 28 millions de dollars.

Grand frisson orbital

Sans la présence symbolique de ces deux humains presque normaux, l’ave