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Libération
Présidentielle américaine

Pour Kamala Harris, après la défaite face à Trump, l’heure de la remise en question

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Souvent perçue au sein même de son parti comme trop modérée par les progressistes, et trop radicale par les modérés, la candidate démocrate n’a pas réussi à prendre ses distances avec Joe Biden, devenu un fardeau durant la campagne.
La vice-présidente et candidate démocrate, Kamala Harris, lors d'un meeting à Allentown, en Pennsylvanie, lundi 4 novembre 2024. (Eric Lee/The New York Times/Réa)
par Isabelle Hanne et Julien Gester, correspondant à New York
publié le 6 novembre 2024 à 15h18

Elle allait enfin briser le plafond de verre. A 60 ans, Kamala Harris allait devenir la première femme et la première femme noire et d’origine asiatique à atteindre la fonction suprême. «C’est notre heure, Amérique, avait voulu croire Hillary Clinton, venue soutenir la vice-présidente lors de la convention démocrate, en août à Chicago. C’est le moment où nous nous levons. C’est le moment où nous perçons.» Mais ledit plafond a tenu bon. Et tout comme pour la candidate malheureuse de 2016, le New York Times a dû, de nouveau, remiser sa manchette «Madam President».

Car au programme de Harris de défense des droits, notamment des femmes, prônant le «capitalisme pragmatique» et la justice fiscale visant à créer une «économie d’opportunités», dont «la classe moyenne serait le moteur de la prospérité», les électeurs américains ont préféré l’agenda suprémaciste, viriliste, ethnonationaliste et protectionniste d’un Donald Trump drapé de la promesse floue de convertir une nation «en déclin» en celle d’«un nouvel âge d’or américain». Avec au moins 277 grands électeurs dans son escarcelle (sur les 538), son rival est assuré de reprendre ses quartiers à la Maison Blanche le 20 janvier, après un hiatus démocrate de quatre a