A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 4 au 8 octobre, la rédaction de Libération invite une trentaine d’historiens et historiennes pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 5 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.
A côté de l’aéroport international de Portland, où les cadres d’Amazon affluent toute la semaine avec de juteux contrats dans leur valise, on trouve le «Village de la dignité», un lieu de vie pour une soixantaine de sans-abri. Toute la journée, les avions vrombissent au-dessus des minuscules maisons individuelles et de l’allée centrale qui ressemble à un tarmac usé par le soleil et de la pluie. Longtemps, le site était un non-lieu, bruyant, pollué, dangereux. Malgré la palissade qui l’entoure, la proximité de l’aéroport attirait tellement les rats que les habitations ont été légèrement surélevées pour préserver la tranquillité des résidents. Afin d’égayer les lieux, ces derniers les ont colorés en peignant sur les sols et les murs des dessins et des graffitis. Le Village leur appartient collectivement, et ils en ont fixé ensemble les règles d’entrée et de vie.
Faiblesse des moyens
Cette expérience d’autogestion est une